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Placements

SCPI : rendement en résistance, liquidité sous tension

Après deux années de turbulences, le marché des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) retrouve peu à peu ses repères. La remontée brutale des taux d’intérêt entre 2022 et 2024 a entraîné une baisse de la valeur des parts et un ralentissement des souscriptions.
 

Mais selon le dernier baromètre de l’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM), la tendance s’est nettement stabilisée au second semestre 2025.
 

Les rendements moyens des SCPI de rendement s’établissent autour de 4,3 % à 4,5 %, en léger repli par rapport à 2023 mais bien supérieurs à ceux des fonds monétaires ou des livrets bancaires.
Le marché montre des signes d’adaptation : baisse du prix des parts pour refléter la valeur réelle des actifs, rotation du patrimoine vers des immeubles récents, et sélectivité accrue dans les acquisitions.

La liquidité reste l’enjeu central
Si le rendement se maintient, la liquidité demeure la principale préoccupation des épargnants.
Le volume des retraits, élevé en 2024, tend à se normaliser mais reste supérieur à la moyenne historique.
Certaines sociétés de gestion ont dû réévaluer leurs actifs pour fluidifier le marché secondaire, un processus désormais bien engagé.
 

Les SCPI à capital variable, plus exposées aux mouvements de rachat, ont ajusté leurs politiques de distribution, privilégiant la préservation du patrimoine locatif sur le versement de dividendes excessifs.
Les véhicules à capital fixe, eux, bénéficient d’une plus grande stabilité, mais les échanges sur le marché secondaire restent étroits.

Le rendement redevient sélectif
La dispersion entre les SCPI s’accentue :
• Les véhicules investis sur le secteur logistique ou la santé maintiennent des rendements supérieurs à 5 %.
• Les fonds exposés aux bureaux en Île-de-France subissent encore des ajustements de valorisation.
• Les SCPI diversifiées, intégrant logements gérés, éducation ou actifs européens, affichent une résilience notable.
 

Les sociétés de gestion concentrent désormais leurs efforts sur la qualité locative : taux d’occupation, renouvellement des baux et gestion active des charges.

 

Le rendement devient une conséquence directe de la gestion opérationnelle, non plus une promesse de commercialisation.

Une classe d’actifs à repositionner, pas à abandonner
Dans une optique patrimoniale, les SCPI conservent un rôle clé :
elles offrent un revenu récurrent, une diversification immobilière, et une protection partielle contre l’inflation, via l’indexation des loyers.
 

Leur principal défi réside désormais dans la transparence sur la liquidité et la revalorisation progressive des actifs.
Les investisseurs doivent raisonner à horizon long terme (8 à 10 ans) et privilégier les véhicules dont la stratégie et la gouvernance inspirent confiance.
 

La crise récente aura eu au moins une vertu : rappeler que la pierre-papier n’est pas un produit sans risque, mais un investissement immobilier collectif qui exige temps, rigueur et discernement.

Source : ASPIM, Baromètre des SCPI – 3ᵉ trimestre 2025.